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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 07 mai 2025.

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Transcription
00:00Par RTL Matin
00:027h18 sur RTL, l'édito d'RTL Matin avec vous, Étienne Jernet.
00:08Le Haut Commissariat au plan a donc présenté en début de semaine ses pistes
00:11pour un nouveau service national.
00:14Quatre pistes qui vont du SNU revisiter au service militaire obligatoire
00:18comme on l'a connu il y a quelques années.
00:20Le sujet, on le sait, revient très régulièrement dans l'actualité
00:23mais ce matin vous nous dites d'ores et déjà qu'il ne verra jamais le jour.
00:26Vous savez, le service national, ça revient pratiquement chaque année
00:30comme les hirondelles.
00:32Et pourquoi ça revient chaque année ?
00:34Tout simplement parce qu'on ne le fait jamais vraiment.
00:37Il y a de bonnes raisons à cela.
00:38La première, c'est que le but premier du service, comme on disait autrefois,
00:41c'était de défendre le pays.
00:42Or le débat sur l'armée de métiers, il est plié.
00:45Et depuis des décennies, jamais par exemple, on n'en verra des appelés
00:49comme force de garantie en Ukraine.
00:50Alors il y a d'autres objectifs qui sont très très légitimes.
00:52La cohésion du pays, le brassage social, le lien armée-nation,
00:56le rattrapage éducatif parfois, sur le papier, c'est formidable.
00:59Et en pratique, ça coince toujours.
01:01Mais pourquoi ça coince toujours ?
01:02L'argent, Amandine, la note du commissariat au plan,
01:06du commissaire au plan, Clément Beaune,
01:07qui était rédigé à la demande d'Emmanuel Macron,
01:10dresse un tableau très clair.
01:11Il évoque quatre versions, plus ou moins obligatoires,
01:14plus ou moins militaires ou civiles.
01:16Mais en gros, il y a deux grandes options.
01:18Soit c'est un petit service qui concerne peu de gens,
01:21et les effets sur la société sont de petite ampleur.
01:24Le service national et universel, le SNU,
01:26c'est 40 000 personnes en 2023.
01:29Ça ne répare pas les fractures du pays.
01:32Soit, c'est l'autre option, c'est un service de grande ampleur,
01:35et cela coûte très cher.
01:36Par exemple, 14,5 milliards pour un service militaire de six mois,
01:413 milliards pour un service civique hybride de petite taille.
01:45Mais on finit toujours par renoncer.
01:47Plus de 14 milliards, en effet, c'est beaucoup.
01:50Pourquoi Emmanuel Macron, il tient-il absolument ?
01:52D'abord, il est conscient des fractures du pays,
01:55mais au-delà de lui, ce débat est un classique de la politique.
01:58Je ne sais pas si vous avez vu ce film,
02:00qui a été diffusé en 2011,
02:02Les marges du pouvoir, avec George Clooney,
02:03qui joue le rôle d'un candidat à la présidentielle américaine.
02:06Il y a un dialogue à un moment sur l'idée,
02:08précisément, de rétablir un service national obligatoire.
02:12Et ce dialogue, il a lieu avec son conseiller,
02:13qui est joué par Ryan Gosling.
02:15Et alors, les arguments sont les mêmes.
02:16Éducation, unité nationale, etc.
02:18Et le conseiller, Ryan Gosling, lui dit
02:20« Tous ceux qui ont plus de 18 ans et qui ne sont pas concernés seront pour. »
02:25Et le candidat, Georges Clooney, lui demande
02:27« Mais les autres ? »
02:28Et le conseiller, Ryan Gosling, répond
02:30« Mais ils n'ont pas le droit de vote. »
02:31Voilà, donc c'est souvent comme ça que ça se passe.
02:33Ça veut dire que l'idée d'un référendum,
02:35qui a d'ailleurs été évoqué par Clément Beaune,
02:37sur un service civil, pourrait être gagnée.
02:39Absolument.
02:40Le problème, c'est encore et toujours le coup.
02:42En réalité, on a besoin d'argent pour l'éducation,
02:44d'un côté, pour l'armée, de l'autre.
02:47Deux sujets stratégiques pour des raisons différentes.
02:49Mais le deux en un, vous savez, c'est toujours tentant,
02:51mais c'est comme le shampoing, ça ne marche pas toujours.
02:53C'est le nouveau nom du en même temps, le deux en un, en fait.
02:55Voilà.
02:55Merci beaucoup Olivier Dauvert, directeur du Point Le Point.
02:57Merci.

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