Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval
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00:0019h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Philippe Devilliers, Philippe bonsoir.
00:06Bonsoir Eliott, bonsoir Geoffroy.
00:08Geoffroy le jeune est avec nous comme chaque vendredi soir.
00:10Geoffroy bonsoir.
00:12Bonsoir à vous les amis.
00:14Bon, Philippe Devilliers, je ne sais pas ce que vous avez,
00:16Jean-Luc Mélenchon a visiblement un problème avec vous, du moins avec le puits du fou.
00:20J'ai découvert ce tweet cette semaine, la ruralité culturelle au top niveau à Aubenas,
00:26un château rénové, plate de clownerie passéiste style puits du fou,
00:31mais le respect des visiteurs et de leur sensibilité.
00:33Clownerie passéiste du puits du fou.
00:36Vous qui disiez que vous échangiez à l'époque au Parlement avec Jean-Luc Mélenchon,
00:43il a la mémoire courte Jean-Luc Mélenchon.
00:46Non mais il faut savoir lire la Mélenchonnie, il y a une écriture,
00:52c'est comme l'écriture inclusive ça.
00:56Il faut connaître.
00:58Et donc je confirme que Jean-Luc Mélenchon, à chaque fois qu'on s'est parlé,
01:03on se parlait beaucoup quand on était au Parlement européen,
01:06il était d'un commerce très agréable avec moi, c'est un homme cultivé,
01:10et il me disait je suis fasciné par ton truc.
01:14En fait c'est la fascination.
01:16La preuve, il n'a aucune raison de parler du puits du fou dans une exposition d'art contemporain,
01:22mais il en parle.
01:24Et en fait derrière cette fascination il y a une frustration
01:27qui est le fruit d'une curiosité inassouvie.
01:34Et en fait moi j'ai lu la meute.
01:37J'ai vu, j'ai découvert la confirmation de ce que beaucoup de gens savent,
01:44qui les voient vivre, du couple Nicolas-Héléna Chechescou.
01:54Alias Jean-Luc et Sophia.
01:57Et il y a un journaliste, je vous dirai en micro qui c'est,
02:02qui m'a raconté la jeunesse du tweet dont vous parlez.
02:07En fait c'était la veille du tweet, la nuit,
02:11et à un moment donné il y a Sophia qui parle,
02:16et Jean-Luc qui dit qu'est-ce qui se passe ?
02:19Tu rêves ?
02:22Oui, je rêve.
02:25Et tu rêves de quoi ?
02:28De partir.
02:31Tu veux partir ? Avec qui ? Avec toi ?
02:36Tu veux qu'on parte tous les deux ? Oui.
02:38Tu veux qu'on parte en Palestine ?
02:41En Corée du Nord ?
02:42Sur la tombe de Trotsky ?
02:45Au Wakistan ? A l'Islamistan ?
02:48Que sais-je ?
02:51En Iran ?
02:52Non.
02:54Je veux partir avec toi jusqu'où tu m'emmènes,
02:57mon Jean-Luc chéri.
03:00Et tu veux aller où avec ton Jean-Luc chéri,
03:04ma Sophia chérie ?
03:07Au Puy-de-Fou.
03:12Je ne sais pas s'ils ont du second degré à la France Insoumise,
03:17ils en auraient peut-être dû mettre.
03:18Est-ce que j'ai l'habitude, pour démarrer l'émission...
03:21De commencer par un apologue ?
03:24Pas vraiment.
03:26Mais c'est une réponse évidemment à Jean-Luc Puy-de-Fou.
03:31C'est exactement ça.
03:34Jean-Luc Puy-de-Fou.
03:36Parlons d'un autre sujet Philippe Devilliers,
03:38on entend dire de plus en plus souvent
03:40il faudra l'union des droites.
03:43Mais elle semble s'éloigner chaque jour davantage.
03:47Geoffroy Lejeune a une question pour vous.
03:48Est-ce que vous pensez Philippe que cette union des droites
03:51est une condition sine qua non
03:53pour une éventuelle victoire de la droite un jour à l'élection présidentielle
03:55ou est-ce que c'est un mirage qu'on nous fait miroiter depuis des années ?
03:59C'est une question essentielle
04:03à laquelle j'ai beaucoup réfléchi pendant un demi-siècle.
04:09En fait quand vous regardez
04:13l'histoire de la Vème République
04:17et en particulier l'histoire des dernières années
04:21depuis 1980-81,
04:24l'histoire de la vie politique française,
04:27vous pouvez repérer une constante et un fantasme.
04:31La constante c'est l'union des gauches
04:35et le fantasme c'est l'union des droites.
04:40L'union des gauches qui est sans cesse revisitée,
04:44sans cesse renouvelée
04:45et l'union des droites qui est sans cesse souhaitée,
04:48espérée et toujours moralement impossible
04:53et politiquement impraticable.
04:56Et en fait quand on prend un peu de hauteur
05:00sur les 50 dernières années, qu'est-ce qu'on voit ?
05:03Que c'est le modèle mitterrandien
05:06qui s'impose à nous encore aujourd'hui.
05:09C'est de ce modèle qu'il faut sortir pour répondre à votre question
05:12et je vais y répondre dans quelques instants.
05:14Mais auparavant je voudrais dire
05:15ce que c'est que le modèle mitterrandien.
05:18Parce que j'ai bien connu François Mitterrand.
05:21Il m'aimait bien
05:22et parfois on échangeait des confidences
05:25parce qu'on est voisins.
05:27Vous allez voir pourquoi je dis ça.
05:30Alors le modèle mitterrandien reposait sur trois principes
05:34d'une efficacité redoutable.
05:37Le premier principe c'était pas d'ennemis à gauche.
05:41Donc la coalition électorale sur le modèle du Front populaire,
05:45programme commun, union de la gauche
05:48et ensuite on a eu Jospin, la gauche plurielle,
05:52on a eu la NUPES 2022
05:54et puis le nouveau Front populaire.
05:56C'est-à-dire qu'ils se foutent sur la gueule,
05:58ils s'envoient les assiettes à la figure
06:00mais ils se remettent à table.
06:02Et ce sera pareil la prochaine fois.
06:06Ça c'est la vertu de la gauche.
06:10Donc premier principe,
06:12la coalition électorale systématique.
06:14Deuxième principe,
06:17l'interdit moral.
06:20C'est-à-dire qu'on interdit au camp d'en face
06:22de faire ce qu'on fait.
06:24Les socialistes peuvent s'allier avec les communistes,
06:26il n'y a pas de problème moral.
06:28Les 100 millions de morts du goulag,
06:30c'est pas un problème moral.
06:32Par contre les centristes ne doivent pas s'allier
06:35avec les nationalistes,
06:37qu'on appelle maintenant les souverainistes.
06:40Il y a des sujets auxquels on a le droit de toucher
06:42quand on est à gauche mais pas à droite,
06:44par exemple l'immigration etc.
06:46Ça c'est l'interdit moral
06:49qui a toujours été respecté et qui l'est encore aujourd'hui.
06:55Et le troisième principe,
06:57ça c'est plus malin,
06:59plus malicieux, ça c'est vraiment du Mitterrand.
07:02C'est le dépouillement
07:04de la matrice chrétienne
07:06qui est en fait la matrice de la droite.
07:09Un jour, je vous raconte cette anecdote,
07:11je parle avec François Mitterrand,
07:13on prend un café et puis
07:15je lui dis vous savez,
07:17je connais bien la petite église de votre affiche
07:19puisque c'est
07:21un village voisin
07:23de chez moi.
07:25Et là il rit et il se dit
07:27pourquoi vous avez fait ça ?
07:29Je vous rappelle l'affiche,
07:31c'est Mitterrand en premier plan et derrière
07:33on a un village avec une église
07:35de campagne typique de la France.
07:37Et en dessous,
07:39le slogan c'est la force tranquille
07:41trouvée par Sigella, la force tranquille.
07:43Et il me dit j'ai jeté
07:45une pierre dans le jardin de la cure.
07:47Je dis ça veut dire quoi ?
07:49Il dit ben en fait
07:51j'ai voulu aspirer le vote catholique
07:53pour le phagocyter et ensuite l'assécher.
07:55Réussite parfaite.
07:57En fait le vote catholique il est résiduel.
07:59Regardez
08:01toutes les défaites sociétales
08:03qui s'accumulent les unes après les autres.
08:05La prochaine c'est l'euthanasie.
08:07Et en fait
08:09la matrice chrétienne
08:11ne
08:13n'assure plus
08:15l'encadrement
08:17elle ne définit plus
08:19les principes de la vie en société.
08:21Et ça c'est complètement nouveau, c'est Mitterrandien.
08:23Et la démocratie chrétienne
08:25dont il me parlait d'ailleurs
08:27vous verrez la démocratie chrétienne
08:29elle sera avalée par la baleine de Jonas
08:31du progressisme boulimique.
08:33On y est.
08:35Et le troisième, donc les trois principes
08:37l'interdit moral,
08:39la coalition électorale
08:41et le dépouillement de la matrice chrétienne.
08:43C'est-à-dire que pour que la droite n'ait plus rien
08:45à se mettre sous la dent.
08:49Le génie de la gauche
08:51c'est qu'elle s'est complètement renouvelée
08:53elle a muté
08:55elle a connu une mutation idéologique
08:57une mutation sociologique
08:59une mutation idéologique, c'était l'appropriation
09:01des collectifs
09:03des moyens de production, le grand soir
09:05et maintenant c'est
09:07le paradis diversitaire.
09:09Rien à voir. Mais ça continue
09:11à fonctionner. Et la mutation
09:13sociologique c'est encore plus fort
09:15c'était le monde ouvrier
09:17le prolétariat, maintenant le lumpenprolétariat
09:19le peuple migrant, le nouveau peuple élu.
09:21C'est encore plus fort.
09:25Pendant ce temps-là, la droite
09:27la droite elle s'est perdue
09:29la droite elle s'est retrécie, la droite
09:31elle s'est vidée
09:33d'elle-même. Et donc
09:35pour répondre maintenant à votre question
09:37sur l'union
09:39des droites
09:41si on veut que la droite
09:43un jour gagne, regagne
09:45il faut d'abord
09:47qu'elle retrouve sa
09:49filiation. Sa filiation
09:51c'était la nation
09:53et la souveraineté.
09:55Elle a abandonné la nation
09:57elle a abandonné le peuple historique
09:59elle a abandonné
10:01l'identité du peuple historique
10:03pour faire plaisir
10:05à la gauche.
10:07Alors vous me direz
10:09ah bon mais qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
10:11C'est simple. Qui
10:13est passé de l'immigration de travail
10:15à l'immigration de peuplement sous l'influence du patronat ?
10:17Valéry Giscard d'Estaing
10:19et Jacques Chirac.
10:21Qui a fait Schengen ?
10:23Qui a fait sauter la frontière ? Jacques Chirac.
10:27Et donc en fait
10:29ils ont fait entrer un nouveau peuple
10:31Pourquoi ? Parce que
10:33la droite ne pense plus qu'en termes économiques
10:35depuis 50 ans
10:37elle a laissé la culture
10:39l'éducation à la gauche, le plan Langevin-Vallon
10:41c'est de Gaulle
10:43en considérant que
10:45si elle se mettait sur son laventin
10:47de la politique économique, la gauche
10:49elle ne viendrait jamais la chercher. Sauf que maintenant
10:51il n'y a aucune différence entre la droite et la gauche
10:53parce que c'est l'État-providence, c'est l'État-socialiste.
10:57Deuxièmement, elle a abandonné la souveraineté
10:59elle a transféré la souveraineté, c'est elle qui a transféré
11:01la souveraineté, c'est Chirac-Juppé
11:03au moment de Maastricht avec Mitterrand.
11:05On a transféré
11:07la souveraineté. Donc appartement
11:09on abandonne la nation et la souveraineté
11:11qu'est-ce qui reste ?
11:13Pas grand-chose.
11:15Deuxièmement, la droite
11:17si elle doit retrouver
11:19sa filiation, la nation et la souveraineté
11:21il faut aussi qu'elle brise
11:23l'interdit moral.
11:25Regardez les tous quand ils parlent
11:27ils disent, ah oui mais jamais d'alliance avec
11:29le Rassemblement National. Donc rien
11:31ne change en fait.
11:33Il y en a quatre qui ont
11:35tenté de briser l'interdit moral
11:37dans l'histoire, que j'ai
11:39bien connus.
11:41Le premier, c'est Michel Penastowski
11:43qui m'a dit des dizaines de fois
11:45j'explique à Giscard, il ne comprend rien
11:47il faut faire la grande alliance de toutes les
11:49droites comme la gauche a fait l'alliance de toutes les
11:51gauches.
11:53Le deuxième
11:55c'est Charles Pasqua. Quand il a dit
11:57en 1988, au moment des élections
11:59législatives,
12:01il faut faire une alliance de tout le monde
12:03parce que nous avons
12:05des valeurs communes. Je ne sais pas si vous vous souvenez
12:07mais c'est dans Valeurs Actuelles, le journal que vous avez
12:09bien connu, ça a été
12:11un tollé absolument incroyable.
12:13Le pauvre Pasqua en a pris plein la gueule.
12:15Le troisième
12:17c'est Charles Millon, auquel je veux rendre
12:19hommage parce que c'est un homme d'Etat et quand
12:21il est arrivé à la tête de la région, il a dit
12:23moi j'accepte les votes de tout le monde. Il a été élu
12:25mais mal élu parce qu'il y avait
12:27des gens du Front National à l'époque
12:29qui avaient voté pour lui, donc destitué.
12:31Il ne s'en est jamais remis
12:33le pauvre. Et enfin le quatrième
12:35c'est Éric Fiotti.
12:37Lui il est allé carrément, il a fait l'alliance.
12:39Et enfin
12:41troisièmement, le plus important
12:43il faut que la droite
12:45retrouve, aille chercher
12:47son patrimoine, c'est-à-dire
12:49l'esprit d'entreprise pour refaire une société
12:51d'entrepreneurs, la culture
12:53pour refaire une société
12:55de créateurs
12:57et le sociétal pour refaire
12:59une société de voisinage.
13:03En fait
13:05quelle est la différence entre la droite et la gauche ?
13:07Quand on réfléchit bien
13:09la gauche
13:11elle tient tout entière
13:13dans une réplique
13:15du Faust
13:17de Goethe
13:19Méfisto qui dit
13:21je suis l'esprit qui toujours
13:23nie. Qu'est-ce que ça veut dire ?
13:25ça veut dire je suis l'esprit
13:27qui est dans la négation du réel
13:29je nie le réel
13:31en d'autres termes la droite c'est le réel
13:33la gauche c'est l'utopie
13:35c'est le refus
13:37du réel.
13:39Or
13:41si on veut
13:43reconstruire la France demain
13:45il va falloir se poser la question
13:47suivante
13:49où est la limite ?
13:51C'est la question
13:53de la limite
13:55et donc la question de l'ordre naturel
13:59qu'on ne cesse
14:01de trahir et que la droite
14:03trahit avec la gauche
14:05la limite ça veut dire quoi ?
14:07ça veut dire que la droite dit
14:09pourquoi
14:11et la gauche dit
14:13pourquoi pas
14:15la droite c'est l'ordre naturel
14:17donc c'est la limite
14:19il y a une nature humaine
14:21il faut faire attention
14:23et la gauche elle c'est l'illimitation
14:25libertaire
14:29aujourd'hui la droite
14:31elle a deux tabous
14:33un tabou c'est quelque chose dont on ne veut jamais parler
14:35le premier tabou
14:37c'est l'Europe
14:39on ne remet rien en cause
14:41et on croit que sans rien remettre en cause
14:43n'ayant plus le pouvoir
14:45on va pouvoir continuer à gouverner
14:47et à redresser le pays
14:49mais si on ne remet pas le pouvoir
14:51on va encore mentir
14:53regardez aujourd'hui il suffit de voir
14:55toutes les politiques qui sont menées
14:57totalement inefficaces
14:59quand on n'a plus le pouvoir
15:01je vous l'ai dit cent fois je vous le redis
15:03quand le pouvoir n'a plus le pouvoir
15:05il ne peut plus rien pour vous
15:07le pouvoir comme disait Saint-Ignan
15:09c'est quand on l'a
15:11or plus personne n'a le pouvoir en France aujourd'hui
15:13mais personne ne veut le dire
15:15c'est un sujet tabou
15:17deuxième sujet tabou
15:19l'Assemblée Nationale
15:21on ne veut pas faire d'alliance avec l'Assemblée Nationale
15:23je note que dans la campagne
15:25à laquelle on assiste à LR
15:27il y a eu une éluction
15:29pas plus tard que ce matin
15:31j'ai entendu un candidat
15:33qui a dit, Laurent Wauquiez pour ne pas le nommer
15:35il faut faire l'union des droites
15:37donc alors
15:39jusqu'ici on s'arrête à Sarah Knafo
15:41bon
15:43encore un petit effort et puis il y aura tout le monde
15:45parce qu'il n'y a aucune raison
15:47qu'il n'y a vraiment aucune
15:49alors dans le temps il y avait des raisons officielles
15:51il y avait l'antisémitisme
15:53l'immigration mais maintenant aujourd'hui
15:55le problème de l'immigration
15:57il est partagé par tout le monde
15:59moi je pense que celui qui gagnera
16:01je pèse mes mots
16:03c'est celui
16:05qui fera deux choses
16:07à l'avenir
16:09pour notre pays
16:11premièrement qui
16:13proposera une politique de redressement
16:17impressionnante
16:19une politique de redressement
16:21qui renversera la table
16:23dans tous les domaines
16:25et deuxièmement
16:29le milieu politique aujourd'hui n'y est pas prêt
16:31les français y sont prêts
16:33mais pas le milieu politique
16:35et deuxièmement
16:37quelqu'un qui osera
16:39dire moi je fais l'union des droites
16:41comme ils ont fait l'union à gauche
16:43sans aucune exclusive
16:45je ne sais pas si j'ai répondu
16:47à votre question
16:49autre sujet à présent
16:51parce que vous avez parlé justement
16:53de cette gauche qui niait le réel
16:55et ça m'a fait penser
16:57cette semaine
16:59on a pu entendre Emmanuel Macron
17:01lors de cette grande émission pendant trois heures
17:03face à des responsables politiques
17:05des spécialistes
17:07et certains au sortir de cette émission se sont dit
17:09mais il nie le réel
17:11ses difficultés
17:13et finalement son bilan
17:15d'ailleurs
17:17on va les regarder ensemble
17:19la presse ne s'y est pas manqué
17:21dès le lendemain j'ai vu marqué tout ça pour ça
17:23alors ça c'est la presse d'aujourd'hui
17:25un sentiment d'impuissance
17:27vous avez un grand oral
17:29sur la défensive pour l'opinion
17:31bref il y avait eu de nombreuses
17:33unes, même pour l'humanité
17:35sans faire dans l'arrogance et le libéralisme
17:37quelle impression vous a laissé l'émission
17:39d'Emmanuel Macron sur TF1
17:41Philippe Devilliers
17:43vous connaissez
17:45Hernani
17:47j'ai sans cesse pensé
17:49en le regardant à Hernani
17:51j'avais pitié de lui
17:53en pensant à Hernani
17:55vous savez
17:57Mondaragon, Galice
17:59Estramadour
18:01ah je porte malheur
18:03à tout ce qui m'entoure
18:05je suis une force qui va
18:07une âme de malheur fabriquée des ténèbres
18:11il est une force qui va
18:13Emmanuel Macron est une force qui va
18:15on ne sait pas où il va
18:17on ne sait pas
18:19s'il y va vraiment
18:21ou plutôt
18:23on a peur qu'il aille avec nous à l'abîme
18:27il a été très secoué
18:29même la secrétaire générale de la CGT
18:31était meilleure
18:35il a été très secoué par Agnès
18:37Verdier et Moliné
18:39qui étaient chirurgicales
18:41splendides, souriantes
18:43délicates
18:45incisives
18:47et il a été baladé
18:49par le goupil de Bézier
18:51mon ami
18:53Robert Ménard
18:55qui était
18:57extraordinaire
18:59brillantissime
19:01inattendu
19:03pour un homme
19:05qui est seul
19:07dans les salons
19:09Emmanuel Macron qui n'est plus du tout habitué
19:11au bistrot
19:13mais je vais aller plus loin
19:15pour répondre à votre question
19:17au fond de votre question
19:19en fait quand je l'ai vu
19:21brandir
19:23ses diagrammes
19:25sa graphie
19:27sur le thème
19:29regardez mes courbes
19:31je l'ai trouvé
19:33agarre, pathétique
19:35cherchant à rattraper
19:37par la logorée
19:39la béance
19:41la vacuité
19:43le néant
19:45et cette émission elle m'a fait mal moi
19:47parce que là
19:49c'est un tournant
19:53c'est une émission
19:55d'abaissement de la fonction
19:57il y a une sorte de jeu ludique
19:59de divertissement
20:03tout à coup TF1
20:05retrouve une faculté critique
20:07après avoir
20:09servi la soupe pendant des décennies
20:11en tout cas pendant 8 ans
20:13à Macron
20:15et
20:17il était très mal à l'aise et surtout en fait
20:19le mot qui revenait
20:21qui est un mot latin mais
20:23qu'il a appris avec Paul Ricoeur
20:25non possumus
20:27non possumus
20:31c'est à dire qu'en fait c'était l'impuissance
20:33beaucoup de gens
20:35qui regardaient cette émission
20:37et même vous j'en suis sûr
20:39attribuent cette impuissance
20:41à un défaut de caractère
20:43un défaut de volonté
20:45ça c'est facile
20:47mais c'est un mensonge de dire ça
20:49c'est un
20:51c'est une forme de paresse
20:53non
20:55l'impuissance d'où elle vient
20:57l'impuissance elle vient
20:59du crime de lafté
21:01acheté de générations
21:03politiques successives
21:05qui ont dépouillé la France
21:07qui ont dépouillé
21:09la souveraineté populaire, la souveraineté nationale
21:11et qu'aujourd'hui
21:13disent alors qu'est-ce que tu fais
21:15je ne peux rien faire parce que j'ai plus le pouvoir
21:19et donc en réalité
21:21vous savez pourquoi je dis ça
21:23parce qu'il nous a mis sur la voie en fait
21:25à un moment donné
21:27il dit
21:29oui l'âge
21:31d'accès pour les réseaux sociaux
21:35ah mais ça c'est une compétence de l'Europe
21:37tiens tiens
21:39il aurait pu dire
21:41à
21:45Sophie Binet
21:47la secrétaire générale de la CGT sur Arcelor
21:51la voilà
21:53l'Europe de l'ouverture
21:55qui fait rentrer
21:57l'acier chinois
21:59parce que depuis 1992
22:01il n'y a plus aucune protection
22:03plus aucune préférence communautaire
22:05on l'a voulu cette Europe là
22:07c'est la droite et la gauche
22:09qui l'a voulu cette Europe là
22:11on ne peut plus se protéger
22:13donc on ne peut plus protéger l'acier français
22:15pas plus que l'automobile
22:17il aurait pu dire à Robert Ménard
22:19vous parlez de l'immigration
22:21de la répartition de l'immigration
22:23mais en fait c'est l'Europe qui nous oblige à faire ça
22:25parce qu'on a signé des traités
22:27le pacte asile-immigration
22:29on a signé les traités de Maastricht
22:31d'Amsterdam, le traité de Lisbonne
22:33et donc on est dépouillés
22:35donc je ne peux pas moi vous répondre
22:37autrement qu'en vous disant
22:39allez voir Madame van der Leyen
22:43il aurait pu dire
22:45à Agnès Verdier-Molinier
22:49alors là j'aborde la tabou
22:51bah oui mais on a l'euro
22:55et en fait
22:57on vous a trompé avec l'euro
22:59parce qu'on vous a fait croire
23:01nous les hommes politiques
23:03que l'euro était un accélérateur
23:05de vertu alors que c'est un accélérateur
23:07de laxisme et d'inconscience
23:09c'est bien pratique l'euro
23:11pour les hommes politiques
23:13il n'y a plus de réaction des marchés financiers
23:15il y a un journaliste
23:19économique
23:21de l'anglais
23:23toujours très bon qui dit
23:25en fait on a mis les dredons
23:27sur le réveil pour ne pas entendre la sonnerie
23:31en d'autres termes
23:33on continue à mentir aux français
23:35c'est à dire qu'on ne veut pas leur dire
23:37voilà la cause de tous nos mots
23:39c'est qu'en fait
23:41nous les hommes politiques
23:43nous ne pouvons plus rien faire pour vous
23:45parce qu'en fait nous sommes des spectres
23:47le pouvoir est ailleurs
23:49il est parti ailleurs
23:51il est envoyé ailleurs
23:53nous l'avons transféré ailleurs
23:55et la question que moi je me suis posée
23:57Eliott, je crois
23:59c'est iconoclaste cette question
24:01quand je me suis endormi
24:05devant mon poste
24:07ce qui m'arrive rarement
24:09même pour le Paris Saint-Germain
24:11je ne dors pas
24:13surtout pas en ce moment
24:15mais là je me suis dit
24:17bon je vais me coucher tant pis
24:19il part
24:23si Emmanuel Macron
24:25a une conscience nationale
24:27et une conscience tout court
24:29une conscience morale
24:31il faut qu'il se dise on ne peut pas rester comme ça pendant deux ans
24:33là ce que je dis en ce moment
24:35il y a un million de personnes qui nous regardent
24:37et demain
24:39sur Europe 1
24:41800 000 auditeurs
24:43ils sont en train de dire bah oui il a raison
24:45mais il est le seul à le dire
24:47je fais autre chose
24:49parce qu'il faut un nouvel élan
24:51à l'Elysée, un nouvel élan
24:53à Matignon, un nouvel élan
24:55à l'Assemblée
24:57un nouvel élan tout court
24:59parce que le pronostic vital
25:01de la France est engagé
25:03et ils sont 84%
25:05selon un sondage du Figaro ce matin
25:07à ne pas souhaiter
25:09qu'Emmanuel Macron se représente
25:11non pas en 2027, il ne le pourra pas
25:13mais en 2032
25:15merci mesdames et messieurs on revient dans un instant
25:17pour la suite de face à Philippe de Villiers
25:2319h33 très précisément
25:25énormément de réactions sur les réseaux sociaux
25:27vous savez que pendant la publicité
25:29Philippe je regarde et un téléspectateur
25:31averti
25:33qui nous suit souvent
25:35il y a des amis qui me disent qu'est-ce que vous faites pendant la pub
25:37ah bah là il ne faut rien dire
25:39un informateur bien informé me dit
25:41ce soir désolé pour la langue
25:43méga master class
25:45franchement définitivement
25:47merci Philippe de Villiers
25:49vous imaginez une master class
25:51bon allez on y va
25:53ok ok vous me pressez
25:55vous êtes long en première partie c'est de ma faute maintenant
25:57on y va alors Philippe de Villiers
25:59on vient une nouvelle fois de vivre une semaine
26:01au rythme
26:03malheureusement des agressions barbares
26:05des violences à répétition
26:07vous avez eu le week-end dernier
26:09le pompier percuté
26:11lors d'un rodéo sauvage
26:13tentative de kidnapping
26:15désormais en plein coeur de la capitale
26:17en plein après-midi, mardi la fille d'un entrepreneur
26:19en crypto-monnaie a été victime
26:21d'une tentative d'enlèvement
26:23en plein Paris, je vous propose de revoir
26:25la séquence
26:27...
26:29...
26:31...
26:33...
26:35...
26:37...
26:39...
26:41...
26:43...
26:45...
26:47...
26:49chauffage à lèvres
26:51Quand on voit ces images Philippe et quand on voit tous les faits que
26:53Elliot vient de rappeler
26:55déjà on est un peu effrayés
26:57est-ce que vous pensez qu'on est face à une crise
26:59institutionnelle ou face à une crise de régime
27:01...
27:03en écoutant votre question
27:05et en regardant ce reportage
27:07Charles Pasqua qui disait, le pays n'est pas gouverné, il disait tout le temps ça, s'il était là qu'est-ce qu'il dirait ?
27:15Et surtout une phrase de Marie-France Garot qui disait, ils ont tué la 5ème République, Mitterrand par orgueil, Giscard par vanité et Chirac par inadvertance.
27:25Je réponds à votre question.
27:27En fait, c'est plus qu'une crise institutionnelle, c'est plus qu'une crise de régime, c'est une crise de survie.
27:37C'est pour ça que je parle toujours du pronostic vital.
27:41Et il faut que les gens qui nous écoutent et qui nous regardent, on soit conscient pour qu'on puisse un jour prendre les bonnes décisions, sinon le pays va mourir.
27:54D'abord parce que c'est une crise de l'État, or c'est l'État qui a fondé la nation, c'est l'État qui a fondé la France, pas l'inverse.
28:02C'est une crise de l'État parce qu'on le voit bien, à travers tous les exemples que vous avez cités Elliot,
28:09l'État n'a plus ce que Max Weber avait appelé le monopole de la violence légitime.
28:18Il ne peut plus assurer la sécurité, même s'il le veut, même s'il le proclame, c'est fini.
28:24Ça a basculé.
28:26Et ça a basculé parce qu'en fait, il est grignoté par l'État profond.
28:30Il faudra qu'on y revienne à ça.
28:32Donc il ne peut plus rien faire, il a les mains liées.
28:35Ensuite, nos institutions sont dévoyées.
28:38Le pouvoir exécutif est évanescent.
28:43Le pouvoir législatif est devenu une instance de transposition de l'empire de la norme.
28:50Et le pouvoir judiciaire est gangrené par l'inversion victimaire.
28:56Et enfin, la puissance publique, je l'ai dit tout à l'heure, je le redis, est maintenant impuissante
29:01puisqu'elle a perdu le contrôle de la frontière de la loi et du budget.
29:06Voilà pour la crise étatique.
29:08Mais sur cette crise étatique, c'est ça le plus grave.
29:11Sous grève, une crise nationale.
29:15Qu'est-ce que c'est la crise nationale ?
29:17C'est un changement de peuplement.
29:21La fécondité différentielle, l'immigration massive s'allient
29:26pour faire en sorte que, selon les spécialistes,
29:30dans 30 ans, le peuple historique français sera minoritaire à vue humaine.
29:36C'est une question statistique.
29:39Ensuite, un changement de civilisation.
29:42Quand j'étais petit, il y avait la France, il y avait une France,
29:46avec des nuances, avec des déchirures, il y avait une France.
29:50Aujourd'hui, il y a trois Frances.
29:52Il y a la vieille France, comme disent les autres,
29:55comme disent les macronistes, la vieille France, c'est nous, c'est CNews,
30:00c'est-à-dire celle qui tient à vos dépôts millénaires.
30:04Ensuite, il y a l'anti-France qui pratique le populicide,
30:09pardon d'inaugurer un mono.
30:13Et puis, il y a la post-France de Macron qui pratique le mémoricide,
30:19c'est-à-dire une plateforme disruptée, mondialisée.
30:22C'est ça, la France.
30:23La France est devenue un pays dénon droit.
30:26Il y a une éclipse de la conscience nationale.
30:29Vous vous rendez compte que le mot patriote, maintenant,
30:31on l'utilise pour les Ukrainiens et jamais pour les Français.
30:36Et troisièmement, ce greffe sur la crise nationale, une crise morale,
30:41c'est la plus grave.
30:43La crise morale, c'est la perte de la transmission,
30:48la perte de la transmission du modèle français,
30:53c'est-à-dire la mémoire commune qui part en vrille,
30:57l'art de vivre qui part en vrille, j'espère qu'on en parlera,
31:01parce que c'est quelque chose qui me frappe beaucoup.
31:03C'est-à-dire qu'en fait, on est entre le wauquistan qui nous désocialise
31:09et l'islamistan qui nous re-socialise.
31:12Il y a d'ailleurs un livre extraordinaire qui vient de sortir,
31:15dont on parlera, j'espère, la semaine prochaine, le wauquisme,
31:20avec Emmanuel Hénin et Pierre Vermeuren.
31:22L'obscurantisme wauquiste.
31:24C'est vraiment un livre admirable qui explique tout ça.
31:28Et puis, je dis, la perte de la transmission de notre modèle,
31:33de nos modes de vie, mais aussi la perte de la transmission
31:39de nos repères, c'est-à-dire la manière d'être en société.
31:44Y a-t-il encore en France aujourd'hui une mystique commune ?
31:51C'est la grande question qu'il faut se poser.
31:54Et donc, qu'est-ce qu'il faut faire ?
31:57Quand je parle de redressement, il y a trois mots clés en fait.
32:02Si on les décline, on gagne.
32:05Regardez dans certains pays où tout bascule en quelques heures,
32:09l'espoir revient.
32:11Pour que l'espoir revienne en France, il faut premièrement
32:14rétablir la souveraineté.
32:16Aller chercher le pouvoir là où il est et le rendre au peuple.
32:22Deuxièmement, rétablir l'identité française.
32:25On dit, la France c'est ça et pas autre chose.
32:28Maintenant, si vous n'êtes pas content, vous partez.
32:30La France, tu l'aimes ou tu la quittes.
32:33Et troisièmement, l'autorité.
32:36Les trois autorités.
32:37L'autorité régalienne.
32:42C'est pas normal qu'on soit obligé maintenant de mettre des policiers
32:45qui vont protéger des policiers, des policiers qui vont protéger
32:48des gardiens de prison, des policiers qui vont protéger des pompiers.
32:51On va recruter des policiers protecteurs.
32:54On va où ?
32:57Et donc, l'autorité régalienne.
32:59L'autorité magistrale.
33:02Le prof, on le remet sur l'estrade.
33:04Et troisièmement, l'autorité paternelle.
33:08L'autorité paternelle.
33:10Parce qu'on ne peut pas continuer à vivre avec une société sans père.
33:12Je m'arrête là, mais il y a du pain sur la planche.
33:15Mais qui osera ?
33:19Autre sujet à présent, et c'est un sujet qui vous tient à cœur,
33:23dont vous parlez régulièrement dans cette émission chaque vendredi soir.
33:29On va parler de la loi sur la fin de vie,
33:31qui est en discussion actuellement à l'Assemblée nationale, Philippe Devilliers,
33:34et qui suscite des oppositions de plus en plus fortes.
33:38Claire Fourcade était l'invité de Sonia Mabrouk cette semaine.
33:41Je vous propose de l'écouter.
33:45Ce dont l'Assemblée va débattre dans les jours qui viennent,
33:47ce n'est pas la question de la demande de mort.
33:49Les demandes de mort existent.
33:51Elles existent déjà, avec ou sans loine.
33:53C'est notre travail, et c'est la mission que la société nous donne,
33:55d'écouter ces demandes et d'essayer de les accompagner.
33:57La question, c'est comment collectivement on veut y répondre.
34:00Quelle décision on prend ?
34:02Comment collectivement ?
34:04Qu'est-ce qu'on souhaite dire à celui qui nous dit qu'il veut mourir ?
34:06Qu'il veut mourir par la tentation du suicide,
34:09ou par celle de l'euthanasie quand on est atteint d'une maladie grave ?
34:11Comment collectivement on veut répondre ?
34:13Actuellement, la société dit non.
34:15Vous voulez mourir.
34:17Vous avez tenté de vous suicider.
34:19C'est non-assistance à personne en danger si on ne vous réanime pas.
34:21Vous demandez l'euthanasie.
34:23On va vous accompagner, on va vous soulager.
34:25On va faire tout ce qu'il faut, y compris prendre des risques.
34:27L'objectif, c'est de vous soulager.
34:29Si on change ce message,
34:31c'est très important, à la fois pour les patients,
34:33pour leurs proches et pour les soignants.
34:35Et puis, je crois que ça nous fait entrer cette loi.
34:39C'est une loi du tri.
34:41Parce qu'en fait, face à la souffrance,
34:43comment on va trier les souffrances ?
34:45Comment on va décider quelle souffrance mérite d'être soulagée ?
34:47Quelle souffrance peut donner accès à la mort ?
34:49Comment on va trier les demandes ?
34:51Comment on va trier les vies des patients qui nous sont confiés ?
34:53Et je crois qu'en fait,
34:55il y a seulement deux réponses possibles.
34:57Soit on décide, parce qu'on ne peut pas faire ce tri,
34:59que dans un pays d'égalité,
35:01toutes les souffrances doivent obtenir les mêmes réponses.
35:03Dans ce cas-là, on ne met aucun critère.
35:05On ouvre la loi et on décide que chacun peut choisir
35:07le moment de sa mort sans aucun critère.
35:09Soit on décide collectivement
35:11de continuer à dire non,
35:13mais à ce moment-là, ça doit être un non qui engage.
35:15Ça doit être un non de toute la société.
35:17Ça ne peut pas être un non du renoncement.
35:19Ça doit être un non qui nous engage tous
35:21à accompagner correctement ceux qui souffrent.
35:23Geoffroy Lejeune, deux questions pour vous, Philippe.
35:25Pensez-vous que la proposition de loi
35:27qui est en ce moment discutée à l'Assemblée nationale,
35:29qui est probablement d'ailleurs une des versions
35:31la plus radicales de ce qui existe dans le monde,
35:33une des plus excessives, puisse être adoptée
35:35par le Parlement ? Et deuxième question,
35:37pourquoi parlez-vous, quand vous parlez de ce sujet d'euthanasie,
35:39de rupture anthropologique ?
35:43D'abord, vous me permettrez
35:45de saluer
35:47Claire Fourcade.
35:49Pour moi, c'est une héroïne
35:51de notre temps.
35:57Parce que
35:59avec un calme imperturbable,
36:01toujours en altitude,
36:05elle prévient.
36:09Elle est dans l'anticipation.
36:11Elle cache sa souffrance,
36:13mais je suppose que cette femme doit souffrir
36:15parce qu'elle connaît le sujet comme personne.
36:19Et je vais essayer de traduire ce que moi, je ressens.
36:21Moi, je suis monsieur tout le monde.
36:23Et je voudrais
36:25en appeler à la conscience
36:27de chacun
36:29d'entre vous, à tous ceux qui nous écoutent,
36:31qui nous regardent,
36:33pour que vous adressez
36:35un mot au gouvernement
36:37tout entier.
36:39Ce gouvernement aura au front
36:41une tâche d'infamie
36:43quand il aura fait passer
36:45cette loi dont vous parlez.
36:47Oui, je parle de
36:49rupture anthropologique.
36:51On pourrait parler
36:53de renversement anthropologique.
36:59Si vous me passez l'expression, c'est-à-dire qu'en fait
37:01la non-assistance
37:03à personne en danger
37:05qui était
37:07un crime
37:09puni par le code pénal
37:11est devenu
37:15la non-assistance à personne en danger
37:17va devenir
37:19une vertu légale
37:21encouragée par la loi.
37:23Si ce n'est pas un renversement
37:25anthropologique, ça. C'est-à-dire qu'en fait
37:27la vie humaine en société
37:29s'est construite sur
37:31l'interdit
37:33absolu
37:37de la mort
37:39administrée.
37:43Alors,
37:45première réflexion
37:47avec cette loi,
37:49premier changement,
37:51le crime de meurtre va devenir
37:53légal. Est-ce que vous
37:55comprenez ce que je veux dire là ?
37:57On rigole pas là.
38:01Et
38:03je disais en famille il y a deux jours,
38:05je disais, alors on se plaint
38:07de la violence, les crypto-monnaies, etc.
38:09Tout le monde, la violence dans la rue, etc.
38:11Mais la violence, c'est
38:13la classe politique qui installe la violence.
38:17Quand on interdit
38:19la vie à un petit ou
38:21à un enfant qui a un petit truc en plus,
38:23pour reprendre
38:25le titre du film,
38:27et quand on s'apprête à liquider les vieux
38:29dans les Ehpad, parce que c'est ça
38:31qui est en cause. Moi je dis la vérité,
38:33on n'est pas nombreux à le dire comme ça,
38:35mais il faut le dire comme ça.
38:37C'est pas la violence, ça ?
38:39Et donc,
38:41en fait, le meurtre légal, ça veut dire
38:43qu'on va pouvoir tuer son enfant,
38:45tuer son parent,
38:47tuer son patient.
38:49Ça veut dire que c'est
38:51un changement de nature de la notion
38:53de soin. Le prolongement
38:55du soin sera
38:57la mort.
39:01C'est un changement de vocation
39:03du médecin.
39:05Changement complet. Aujourd'hui le médecin,
39:07il est là pour sauver, depuis Hippocrate.
39:09Il sera là pour
39:11sauver ou pour injecter.
39:13On dira
39:15dans les familles, pour régler le problème
39:19du surnuméraire,
39:21toute société
39:23qui relativise
39:27l'acte de tuer
39:29est une société
39:31tribale.
39:33Toute société qui est complaisante
39:35avec le suicide,
39:37en l'occurrence le suicide assisté,
39:39est une société suicidaire.
39:41Une société qui se suicide.
39:43Et qu'on ne vienne pas nous dire,
39:45oui mais il y aura des conditions
39:47strictes.
39:49On a entendu Jean-Louis Touraine
39:51qui est
39:53un de ceux qui tire les ficelles,
39:55qui a dit, non,
39:57ne vous inquiétez pas, même s'il y a des conséquences,
39:59il faudra voter la loi parce que
40:01c'est le pied dans la porte.
40:03Et ensuite, on fera comme ailleurs.
40:05Ah oui, ailleurs, comment ils ont fait, c'est intéressant.
40:07Ailleurs, aujourd'hui, dans tous les
40:09pays qui ont légalisé
40:11l'euthanasie,
40:13on supprime les handicapés
40:15et les enfants. C'est la phase d'après.
40:19Et là, j'arrive à un moment
40:21où je voudrais dire quelque chose qui n'a pas
40:23été dit, à ma connaissance.
40:25C'est que, en fait,
40:27le piège
40:29s'est retourné contre son auteur,
40:31le Premier ministre.
40:33Le Premier ministre, il a fait le malin,
40:35avec tout son gouvernement, sur le thème,
40:37ne vous inquiétez pas, il y en a pour tout le monde,
40:39on va faire une loi qui va
40:41prôner la vie
40:43et son contraire.
40:45C'est ça qu'ils ont fait. C'est-à-dire
40:47deux lois, une loi qui soigne,
40:49une loi qui tue.
40:51Et il a osé afficher
40:53une équidistance morale
40:55entre les deux,
40:57pour les rendre également désirables.
40:59On voit le résultat,
41:01on ne parle plus que de la loi qui tue.
41:03Et je vais plus loin.
41:07Et derrière tout ça, il y a un calcul
41:09économique
41:11de l'état profond.
41:13Parce que les vieux coûtent trop cher.
41:17Une annonce hier,
41:21la Fédération hospitalière de France
41:23vient
41:25d'annoncer que
41:277 EHPAD sur 10 sont déficitaires.
41:29Il faut trouver les sous.
41:31Ça coûte trop cher, les vieux coûtent trop cher.
41:33Parlons cruement.
41:35Et donc, en fait, qu'est-ce qui va se passer ?
41:37Ce qu'a très bien dit
41:39Jean-Marie Le Menet,
41:41dans sa lettre, dans la lettre de la Fondation
41:43Le Jeune.
41:45C'est aussi ce que dit, à mon avis,
41:47Claire Fourcade
41:49et Philippe Juvin.
41:51Tous ils connaissent le sujet qu'ils ont pratiqué.
41:53Voilà ce qu'il va se passer, Éliott.
41:55Écoutez bien. Il va y avoir
41:57deux catégories de gens. Ça va faire comme les ailes des feux.
41:59Il y aura
42:01les vieux et les autres.
42:03Pour les riches, pas de problème.
42:05Les soins palliatifs seront pour les riches
42:07parce que c'est cher.
42:09Et l'euthanasie sera pour les pauvres
42:11parce que c'est pas cher.
42:13Vous m'avez entendu.
42:15Et je veux bien être démenti.
42:17Mais je connais le sujet maintenant.
42:19Je l'ai regardé de près.
42:21C'est horrible.
42:23Je vais vous dire,
42:25c'est le sens du bien et du mal
42:27qui est inverti.
42:29Pas seulement inversé,
42:31mais inverti.
42:33C'est-à-dire qu'on est en route
42:35vers
42:37l'eugénisme
42:39de sinistre mémoire
42:41en 1933.
42:43L'eugénisme
42:45qu'on pratiquera
42:47en France
42:49au nom de l'enfant parfait
42:51et du
42:53vieillard parfait.
42:55Ça veut dire qu'on va entrer
42:57dans une société du soupçon,
42:59une société du doute,
43:01une société de la suspicion,
43:03une société sans voisinage.
43:05Et pour terminer,
43:07je voudrais dire ceci.
43:09Un peuple qui confie la fabrication
43:11de ses enfants
43:13à d'autres peuples
43:15parce qu'il n'est plus capable
43:17d'assumer le principe de la vie.
43:19C'est un peuple qui se suicide,
43:21le mot suicide étant employé
43:23au sens figuré.
43:25Mais un peuple
43:27qui légalise
43:29le suicide assisté,
43:31c'est un peuple qui se suicide.
43:35Et là, le mot suicide
43:37est utilisé au sens propre,
43:39au sens figuré,
43:41au sens propre.
43:43Le peuple français est en train de vivre
43:45un populicide.
43:47Mais pire que ça,
43:49un peuple
43:51qui s'apprête
43:53à punir
43:55le délit d'entrave,
43:57c'est-à-dire toute parole publique alternative
43:59qui prône la vie
44:01plutôt que l'euthanasie,
44:03et qu'enverra en prison les gens comme moi
44:05qui ont préconisé la vie
44:07et non pas l'euthanasie,
44:09ce peuple-là
44:11est en train de mettre au pouvoir
44:15le crime.
44:17Et j'invite les téléspectateurs
44:19à revoir cet entretien avec Claire Fourcade
44:21et Sonia Mabrouk qui disaient
44:23ce qui se passait chez nos voisins,
44:25chez nos voisins européens notamment,
44:27et on ne pouvait pas dire qu'on ne savait pas
44:29à terme.
44:31Il nous reste moins de temps que prévu,
44:33mais on va retrouver
44:35un peu de sourire
44:37avec un vendredi 16 mai
44:39qui est l'anniversaire d'un ange,
44:41m'avait vous dit Philippe Devilliers.
44:43Je ne savais pas que les anges
44:45fêtaient leur anniversaire
44:47et surtout, puisque je ne sais pas
44:49de quel ange
44:51vous allez nous parler,
44:53de quel ange parlez-vous donc Philippe Devilliers ?
44:57Quand on s'est quitté vendredi soir,
44:59et il y a eu un jour froid,
45:01vous vous souvenez,
45:03on a laissé la jeune Lorraine
45:05en route
45:07pour Reims
45:09avec le futur Charles VII.
45:15J'ai cheminé pendant toute la semaine
45:17et on est arrivé à Reims.
45:21Et là,
45:23fasciné depuis mon enfance,
45:25parce que
45:27quand j'étais petit, j'allais à Reims
45:29pour aller voir le stade de Reims,
45:31qui était l'équivalent
45:33de votre Paris Saint-Germain.
45:35Raymond Copa, Wendling,
45:37Anthony, Fontaine, etc.
45:39Et on allait à chaque fois voir
45:41la cathédrale.
45:43Et j'étais fasciné par l'ange au sourire.
45:47Cet ange,
45:49c'est l'ange le plus célèbre de l'histoire de France.
45:51C'est l'ange gardien
45:53de ce vieux pays recru d'épreuves.
45:55Il sourit
45:57depuis 1236.
46:01Et il est sorti
46:03des mains d'un sculpteur
46:05champenois génial.
46:09Regardez ce
46:11visage incliné
46:13au sourire lumineux.
46:17Regardez
46:19le drapé
46:21souple de la tunique,
46:23le léger déhanché.
46:25Ce chef-d'oeuvre
46:27qui déploie ses ailes de pierre hors du temps.
46:29Cet ange,
46:31songez que cet ange,
46:33si vous croisez son sourire,
46:35il en connaît beaucoup plus que vous.
46:37Cet ange,
46:39il a vu passer 37 cortèges
46:41du Sacre.
46:4332, pardon.
46:45Il a
46:47vu arriver
46:49la jeune Lorraine
46:51qu'il lui a souri.
46:53Il lui a souri.
46:55Et la jeune Lorraine lui a confié
46:57en embrassant son étendard.
47:01Monsieur l'ange,
47:03mon étendard,
47:05il a été souvent
47:07à la peine. C'est bien raison qu'aujourd'hui
47:09il soit à l'honneur, non ?
47:11Et l'ange a fait signe
47:13avec le sourire.
47:15Oui, c'est bien raison
47:17qu'il soit à l'honneur en ce jour
47:19de Sacre.
47:21Et en fait Jeanne,
47:23en passant sous le porche
47:25et en croisant le regard de l'ange,
47:27elle a pensé
47:29que ce sourire
47:31venait de la Jérusalem céleste
47:33mais en même temps que c'était une métaphore
47:35pour lui indiquer l'épreuve
47:37à venir. Pourquoi ?
47:39Parce qu'elle a observé que l'ange tenait
47:41dans sa main droite
47:43la palme du martyre tendue
47:45à Saint Nicaise.
47:49Saint Nicaise, l'évêque de Reims
47:51qui a été décapité par les Vandales.
47:53En fait,
47:55cet ange
47:57qui monte la garde
47:59de la haute mémoire
48:01spirituelle de notre pays,
48:03cet ange
48:05songeait qu'il a vu
48:07entrer dans la cathédrale
48:09trente-deux fois
48:11le même cortège
48:13de la Sainte-Ampoule.
48:15Une marche lente,
48:17solennelle,
48:19couverte par
48:21les basses trompes
48:23des grandes orgues.
48:25Il a vu entrer à chaque fois
48:27l'abbé de Saint-Denis
48:29vêtu de la même
48:31chape d'or,
48:33descendant toujours du même côté
48:35à chaque fois de sa acné blanche.
48:37Il a vu entrer
48:41la Sainte-Ampoule,
48:43suspendue au cou
48:45de l'abbé de Saint-Denis
48:47par une petite chainette d'argent
48:49et sous un dé
48:51de moire d'argent.
48:53Il a vu entrer la petite colombe d'or
48:55avec bec et pattes
48:57de corail fixées sur
48:59un plat de
49:01vermeil orné de pierrerie.
49:03Et il a entendu
49:05comme personne,
49:07comme personne ne peut s'en souvenir.
49:09Il a entendu
49:11la foule qui chantait à tue-tête
49:13Gaudé, Félix,
49:15Francia, Réjouita,
49:17Réjouis-toi,
49:19Bienheureuse
49:21France. Il a vu
49:23passer François 1er,
49:25Henri IV, Louis XIV et tant d'autres.
49:27Mais il a vu aussi des malheurs.
49:29Il a vécu des misères.
49:31Il a vu des offenses.
49:33Il a vécu 1793,
49:35les profanateurs, les prédateurs.
49:39Il a vu ses frères de pierre
49:41brisés, mutilés,
49:43décapités.
49:45Et lui-même
49:47a souffert
49:49pendant la révolution, pendant la terreur.
49:51Il a vu
49:53le sceptre et la main de justice brûlés.
49:55Il a vu la cathédrale
49:57devenir un magasin de fourrage.
49:59Mais surtout, c'est plus tard
50:01qu'il a vraiment souffert.
50:03Et c'est plus tard qu'on a cru
50:05que le sourire ne reviendrait plus jamais.
50:07C'est le 19 septembre
50:091914. Une pluie de
50:11feu s'abat sur la ville
50:13de Reims et sur la cathédrale.
50:15La cathédrale boule.
50:17Et
50:19l'ange au sourire
50:21devient une gueule cassée.
50:25Il rejoint les poilus dans la tranchée.
50:27Il est décapité.
50:29Il est en mille morceaux.
50:31Il faudra des heures
50:33et des heures
50:35d'une population méticuleuse, la population
50:37rémoise, attachée
50:39à la grandeur de son trésor
50:43pour remonter l'ange,
50:45pour le retrouver,
50:47lui redonner son regard, lui redonner
50:49son sourire.
50:51Et vous voyez,
50:53Eliott, Geoffroy,
50:55si j'ai choisi de parler
50:57de l'ange au sourire de Reims, c'est parce que
50:59c'est pour moi une allégorie.
51:01Pour ceux qui les espèrent.
51:03Et je vais vous dire pourquoi.
51:05C'est qu'en fait, il y a quelque chose d'allégorique
51:07dans cet ultime épisode.
51:11Alors bien sûr,
51:13on peut dire, et c'est vrai,
51:15il y a
51:17l'éclipse du sourire.
51:19Souvent.
51:21Il y a l'éclipse du souvenir.
51:23Encore plus souvent.
51:25Pour un peuple amnésique,
51:27qui parfois
51:29sème la honte sur
51:31lui-même.
51:33Mais il y a quelque chose
51:35qui est supérieur à l'usure
51:37de la pierre sculptée
51:39et à la folie des hommes
51:41dans notre pays.
51:43C'est l'immémorial français.
51:45Si vous désespérez,
51:47faites comme moi, allez à Reims.
51:49Arrêtez-vous devant l'ange au sourire.
51:51C'est ce sourire-là
51:53qui vous parle
51:55des grâces,
51:57de l'élégance
51:59et des ferveurs françaises.
52:01Ce sourire-là,
52:03il veut dire
52:05le sourire de la France
52:07ne meurt jamais.
52:11Merci Philippe Devilliers.
52:13On va se quitter sur un sourire,
52:15quand même.
52:17Comme à chaque fois, d'ailleurs.
52:19On se retrouve bien évidemment la semaine prochaine.
52:21Merci Geoffroy Lejeune, dans un instant.
52:23C'est l'heure des pros, à tout de suite.