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00:00Imaëlle Hassani, l'Indien de service, Europe un soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:05Un Indien dans la ville, 20h46, il revient tout à l'heure à 21h pour son journal.
00:10Bon, trêve de plaisanterie, continuons sur le sujet parce que, et je file la métaphore de Marine Le Pen,
00:17souvenez-vous Marine Le Pen, quel était son slogan il y a quelques années ? C'était l'UMPS, vous vous souvenez ?
00:22Bon, ben là, elle veut mettre tout le monde dans le même sac, y compris Bruno Retailleau et donc là, Gabriel Attal.
00:30Mais il y en a qui veulent justement que Retailleau, qui est bien ancré à droite, en témoigne quand même sa campagne,
00:37les actions qu'il a faites, le dialogue qu'il essaye d'établir avec l'Algérie, les sanctions, etc.
00:46Souvenez-vous, je ne vais pas vous faire du Retailleau dans le texte, mais souvenez-vous,
00:49comme il était extrêmement en colère quand il a parlé de l'état de droit ou l'état du droit,
00:55quand il a dit que l'assaillant de Mulhouse s'était vu refusé par 14 fois par les autorités algériennes.
01:02Bon voilà, il est quand même sur une ligne très droitière, donc quand même beaucoup moins centrale que son concurrent,
01:10on imagine à la présidentielle Édouard Philippe, et bien Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac,
01:16sur Sud Radio ce matin, qu'est-ce qu'il dit ? Il dit « mais je voudrais que Bruno Retailleau et Édouard Philippe travaillent ensemble ».
01:23Retailleau est quelqu'un de bien, c'est une bonne personne, de net, de travailleur qui aime la France,
01:28donc ça c'est quelque chose de positif, tout comme Édouard Philippe.
01:31Donc je pense que tous les deux sont très utiles, et donc ils ont intérêt,
01:35parce qu'aujourd'hui il faut quand même créer d'une part les émergences politiques,
01:39le soutien populaire, parce que beaucoup de gens ont été écœurés par la politique,
01:42et donc il faut les ramener à la politique, et ensuite il faudra construire ce qui est cet espace,
01:47qui est l'ancien espace UMP, c'est-à-dire de la droite républicaine populaire,
01:51et de la droite plus libérale, plus centriste, et donc il faudra mobiliser tout ça.
01:55Qui sera le mieux pour rassembler le moment venu ? Nous verrons.
01:58Je crois en capacité d'Édouard Philippe, mais je ne suis pas un intégriste, je suis pour qu'il y ait un candidat.
02:04Alors les amis, si on commence à faire ça, ça ne va pas marcher.
02:09Si on commence à faire quoi, ça ne va pas marcher, Jean-Michel Salvatore ?
02:12Je pense que ce n'est pas le moment, là il faut que la campagne se déroule.
02:15Mais ce n'est jamais le moment.
02:16Non mais attendez, ce qu'il faut bien voir c'est que c'est deux UMP, c'est deux ex-UMP.
02:21Rotaillot était le directeur de la campagne de Fillon en 2017,
02:26et Édouard Philippe était le directeur de cabinet, ou le directeur de campagne de Juppé.
02:32Donc finalement, ce sont deux vieilles connaissances, mais ce sont deux droites assez différentes.
02:37Moi je pense que pour le moment, si vous voulez, il n'est pas question de se rassembler,
02:42de fusionner, de faire un ticket, ça n'a aucun sens.
02:44Parce que là on voit bien que les options sont très différentes.
02:46Pourquoi il fait ça Raffarin ? Pourquoi est-ce qu'il dit ça ?
02:49Parce que Raffarin, il pense que Rotaillot n'arrivera pas à siphonner suffisamment de voix
02:54au Rassemblement National pour pouvoir l'emporter.
02:58Et donc il se dit, finalement, la parenthèse du macronisme est en train de se refermer,
03:04parce que finalement une fois que Macron sera parti, la gauche redeviendra la gauche,
03:07et la droite redeviendra la droite.
03:09Et donc, n'oubliez pas que Raffarin...
03:11Le macronisme n'a que quelques mois à vivre, a dit Sophie Prima sur Europe 1.
03:15Qu'est-ce qu'elle a pris Sophie Prima quand elle a dit ça ?
03:18Mais elle a eu raison.
03:18La pauvre.
03:19Elle a eu raison.
03:20Et en fait l'idée c'est reconstitution des ligues dissoutes,
03:23retrouvons-nous entre libéraux ou entre gens de droite et du centre
03:26pour faire gagner soit Édouard Philippe en premier, soit Rotaillot en premier,
03:32s'il est mieux placé.
03:33Moi je pense que tout ça est beaucoup trop prématuré,
03:35et je pense qu'en plus, si vous voulez,
03:37Édouard Philippe il est quand même marqué par son positionnement très centriste,
03:42par son positionnement d'héritier un peu de Macron.
03:45Mais est-ce que vous diriez, comme Laurent Wauquiez l'a dit pendant la campagne des LR,
03:49qu'Édouard Philippe veut une coalition jusqu'à la gauche de Mme Hidalgo ?
03:56Non, non, c'est pas vrai.
03:58Jusqu'au socio-démocrate ?
03:59Édouard Philippe il a toujours dit « je suis un homme de droite ».
04:02Même quand il est arrivé à Matignon, je ne sais pas si vous vous en souvenez, en 2017,
04:05lorsqu'il arrive à Matignon, dans sa déclaration il dit « je suis un homme de droite ».
04:09Oui, mais qu'est-ce qui se passe après ?
04:10Bon, alors ensuite, bon ben ensuite...
04:12Il a le doigt sur la couture du pantalon.
04:15Oui, bien sûr, mais en tout cas...
04:17Et c'est pour ça qu'il finit par partir.
04:18Mais moi je ne crois pas une seconde qu'il va faire une coalition jusqu'à Anne Hidalgo,
04:22non, ça je n'y crois pas du tout.
04:23Mais enfin, Vincent Roy...
04:25Je souscris en partie à tout ce qui vient d'être dit.
04:29Évidemment...
04:30Vous n'êtes pas là pour être d'accord les amis, parce que sinon...
04:31Non, mais je pense que la différence de M. Raffarin, c'est que je pense que M. Retailleau
04:38peut grignoter des voix au Rassemblement National.
04:42D'autant que si, je dis bien si, Marine Le Pen ne peut pas se présenter,
04:48on a un débat assez clair entre M. Retailleau et Jordan Bardella.
04:54Et là, à mon sens, ça ne fait pas un pli.
04:57Et Édouard Philippe, avec ce centrisme, qui lui colle quand même...
05:03Mais ce n'est pas qu'il lui colle, c'est qu'il le veut.
05:05Non mais oui, mais il le veut.
05:07Et regardez ce qui se passe, M. Retailleau grignote, en code de popularité, à tout le moins,
05:14grignote chez Édouard Philippe, grignote au centre.
05:19Il est passé devant, en très peu de temps.
05:21Moi, j'ai une autre lecture de ce sonore de Jean-Pierre Raffarin.
05:26Moi, j'entends chez Jean-Pierre Raffarin quoi ?
05:28J'entends que Retailleau, encore une fois, il est devant, là, dans le baromètre Odoxa.
05:34Il est devant Retailleau.
05:36Et donc, il y a une sorte de...
05:39Il voudrait que Retailleau vienne en aide à Édouard Philippe.
05:44Mais oui, mais...
05:45Ce n'est pas le contraire.
05:46Mais ce n'est pas ce qui va se passer.
05:47Mais ce n'est pas ce qui va se passer.
05:49C'est ce que vous dites.
05:50Non, c'est pas ce qui va...
05:51Et après, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui pensent comme vous.
05:54Je pense que le sujet, si vous voulez, c'est que...
05:56C'est Édouard Philippe qui est, j'allais dire, en difficulté.
05:59Ce n'est pas Bruno Retailleau.
06:00Bruno Retailleau prend toute la lumière.
06:02Et donc là, il est en train de dire...
06:04Jean-Pierre Raffarin est en train de dire...
06:06Espérons que Bruno Retailleau arrivera à sauver, presque, Édouard Philippe.
06:11Mais oui, il a raison.
06:12Parce que, si vous voulez...
06:13Michel Salvatore.
06:14Aujourd'hui, ce qui apparaît évident quand on regarde les sondages,
06:16mais on est encore à deux ans de l'échéance.
06:18Donc, bon, soyons quand même assez prudents.
06:20Oui, on dit ça à chaque fois.
06:21Ok, non, non, mais Pierre, ce qui est quasiment rassuré, si vous voulez,
06:24c'est que vous aurez le candidat du Rassemblement national
06:27qui se qualifiera pour le second tour.
06:29C'est quasiment...
06:30Enfin, quand on regarde les sondages aujourd'hui,
06:32Bardella, il est à 30%.
06:33Marine Le Pen est à 30% ou 31%.
06:35Donc là, eux, ils sont sûrs, si vous voulez,
06:37ils sont sûrs d'avoir leur qualification au deuxième tour.
06:42Donc, la question aujourd'hui, c'est que la campagne électorale,
06:44elle va se faire autour de la question cruciale,
06:48qui est de savoir qui sera le deuxième qui sera qualifié
06:52pour être face à Marine Le Pen.
06:55Si Retailleau et Édouard Philippe ne font pas une alliance
06:59à un moment donné, le plus tard possible,
07:02il est évident qu'il y a un véritable risque
07:04que la gauche gagne et se qualifie pour le second tour
07:07et qu'on arrive finalement à un second tour.
07:09C'est intéressant.
07:10Pourquoi une alliance ?
07:11Juste une chose, parce que là, Jean-Michel Salvatore
07:14dit ce que beaucoup de gens disent,
07:16qui disent que de toute façon,
07:17que de toute façon, le Rassemblement National
07:19sera au second tour.
07:21Gilbert Collard, qui est un ancien du FN,
07:23qui a suivi le RN, n'est pas d'accord là-dessus.
07:26Écoutez ce que disait Gilbert Collard
07:29chez Pascal Praud il y a quelques jours.
07:30Moi, je connais bien l'électorat du Rassemblement National.
07:33C'est un électorat très aimant de la France.
07:36Profondément, je veux dire,
07:37ça n'a rien à voir avec une espèce de nationalisme à rirer.
07:43S'ils se disent en risque un deuxième tour,
07:45Marine Le Pen, Mélenchon,
07:47ils ne prendront pas le risque.
07:48Ils ne prendront pas le risque.
07:49Ils iront vers Retailleau.
07:50Ils ne prendront pas le risque.
07:51On a trop peur d'un deuxième tour
07:53parce qu'on sait très bien ce qui peut se passer.
07:55Les électeurs de droite, dit Gilbert Collard,
07:59ont une conscience
08:00et ils se disent qu'ils ne vont pas prendre le risque
08:02et que s'il y a Mélenchon en face,
08:04ils préfèrent prendre le vote utile Retailleau.
08:06Ce que dit Collard, ce n'est pas moi qui dis ça.
08:08Et oui, le type est du RN.
08:12Jospin, pourquoi il n'a pas été qualifié en 2001 ?
08:15Parce qu'il y a Tobirach-Evènement qui était candidat.
08:18Jean-Michel, pourquoi parler là ?
08:19Je suis d'accord avec vous sur le fait
08:20qu'il peut y avoir une ribambelle de candidats à la fin.
08:23Parce que tout le monde veut y aller
08:24parce que c'est la foire à l'échalote.
08:26Ce qui compte, c'est que quand on est à deux ans,
08:29donc c'est quand même très difficile de faire des pronostics.
08:31Mais si Retailleau arrive à la présidentielle en position de force,
08:36on peut tout à fait imaginer
08:38qu'il fasse une alliance avec ce qui reste de la droite
08:40qui était parti du côté de Macron
08:43et il les attira.
08:45Jean-Michel, pourquoi une alliance ?
08:46S'il arrive en position de force,
08:48Edouard Philippe dira, je vais avec lui,
08:51il n'y a pas besoin d'alliance ou d'accord.
08:53Il sera obligé de s'incliner.
08:54Pourquoi une alliance ?
08:55Retailleau n'a aucun intérêt à aller chercher une alliance
08:57avec, s'il est en position de force,
09:00Edouard Philippe, comme d'habitude,
09:02il a l'habitude d'obéir.
09:04Donc il continue à obéir.
09:05Est-ce que Bruno Retailleau va s'allier à Edouard Philippe
09:06ou est-ce qu'il va le neutraliser ?
09:08C'est toute la question.
09:09Je pense que dans les conditions actuelles
09:11de température et de pression,
09:12il a tout pour le neutraliser.
09:1420h55, merci les amis,
09:16les enfants d'Europe,
09:16on s'est tout de suite.
09:17Europe 1 soir, 19h21.